Si la Révolution devait constituer l’apogée des Lumières, d’une certaine manière et à sa façon, Napoléon Bonaparte naquit de la première et poursuivit l’émulation des secondes. Dans les faits, il comprit qu’il fallait achever l’acte révolutionnaire. Mais son entreprise politique fit aussi rayonner la France, comme les Lumières la gratifièrent de l’aura qu’on lui connut. Un rayonnement par les armes certes, mais aussi par les sciences, le droit moderne, l’architecture, la mode et les esprits nouveaux. L’œuvre et l’homme, deux siècles après sa mort, ne laissent pas de susciter l’intérêt et souvent les passions, par excès comme par défaut. Même les Anglais persistent aujourd’hui encore à adorer le détester ! Et voici que les Français le redécouvrent sans fard et sans préjugé. Car sur lui tout, ou presque, est désormais décrit : son épopée personnelle, son entourage, ses stratégies militaires, sa politique et sa vision du monde. Ses empreintes polymorphes semblent de nos jours incommensurables et indélébiles. C’est vrai à l’échelle de l’Europe, de la France comme de la Seine- et-Marne. Pour cet homme, la modernité était une exigence, un défi. La relation privilégiée qu’il entretenait avec les arts et les lettres permit à de nombreux artistes de magnifier le mythe et de l’ancrer dans le temps. Aussi, vouloir faire œuvre de mémoire par un geste créatif pourrait s’apparenter à une gageure en 2021. Mais ce défi est éminemment relevé par Jean Gaudaire-Thor. Comme un archéologue, l’artiste renommé pointe le détail et révèle grâce à la couleur l’énergie des rêves perdus. Ceux qui prendront fin sur cette “petite île“, comme l’avait décrite un jeune homme à l’accent corse prononcé, élève anonyme, mais prometteur de l’École Royale Militaire de Brienne-le- Château. Des rêves qui nourrissent toujours les nôtres. Gaudaire-Thor a su, grâce à son enthousiasme et à son esprit libre, reprendre la figure emblématique de Napoléon et l’introduire dans son travail. De Bonaparte à l’Empereur, ses œuvres sont inspirées du génie et de l’Histoire et évoquent ce dont notre temps semble pour l’heure orphelin : le mystère, l’aventure et la grandeur.

Extrait : Patrick Septiers, Président du Conseil départemental de Seine-et-Marne